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No-code : Le guide complet

Le no-code démocratise le pouvoir du web à 99,7% des gens. Dans ce guide, découvrez le mouvement no-code au potentiel immense.
No-code : Le guide complet
Photo par Gilles Lambert / Unsplash

Ce guide définit ma vision du no-code et de son importance dans notre société.

Le contenu a été fortement inspiré par ma présentation du no-code lors du lancement du Studio d'Apollo13.


C'est quoi le no-code?

Le no-code est une catégorie d'outils numériques s'opérant via une interface visuelle dans le but de créer des applications.

Les logiciels peuvent être des sites web, applications, automatisations et plus encore. Bien qu'ils soient créés sans code, les outils numériques utilisés sont faits avec du code. Le no-code n'existe pas sans code.

Au sens plus large, le no-code représente un mouvement, une possibilité dans un monde où la création de telles applications était destinée aux codeurs.

J'aurais pu écrire "destinés aux programmeurs", mais on peut remplacer le no-code par "programmation visuelle". Ce qui veut dire que les personnes qui maitrisent les outils no-code sont aussi des programmeurs, mais visuelle au lieu de par écrit.

Il y a 0,3% de gens qui savent coder. Le no-code permet à tout le reste de pouvoir créer son idée.

Concrètement, "faire du no-code" veut dire que vous interagissez avec le glisser & déposer (drag & drop) dans un éditeur WYSIWYG (what you see is what you get) pour n'importe quelle action, comme ajouter une image dans votre app par exemple.

Vous n'avez pas de logiciel à installer. Il suffit la plupart du temps de créer son compte ou connecter un compte Google ou autres et vous commencez à créer immédiatement. La barrière à l'entrée est donc de plus en plus minime, ce qui ouvre la porte à beaucoup de gens.

Regardons par exemple l'interface de WeWeb.

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On fait tout visuellement. Le curseur (avec la souris) remplace le clavier pour de nombreuses tâches. On n'a plus besoin d'écrire (des lignes de code). On pointe, clique et déplace.

Dans cet exemple, WeWeb sert à créer des applications web. Il est possible d'ajouter les éléments (images, textes, etc.) facilement sur votre projet que vous voyez en temps réel. Il est possible de lier votre base de données, d'authentifier des utilisateurs, de connecter des outils externes comme Stripe, etc. Les outils s'occupent aussi généralement de configurer votre projet web dans tous les appareils pour que ce soit responsive. Il y a plein d'autres fonctionnalités, mais le but était de montrer que même si l'interface est visuelle, l'outil peut être riche en fonctionnalités.

Pourquoi utiliser les outils no-code ?

La raison principale du mouvement no-code est : sauver du temps.

Ce sera toujours la raison qui explique le choix d'une stack no-code au profit du code.

Pour quelqu'un qui veut faire faire sa solution numérique par une agence no-code, il se peut fort bien que le contrat soit plus économique. Comme c'est moins long à faire, ce sera moins coûteux si le service est à un taux horaire.


Histoire du no-code

Le no code a connu un bon de popularité depuis 2020, durant une pandémie mondiale, où la plupart des gens étaient restreints à rester chez soi.

Le no-code est en croissance selon Exploding Topics

Le no-est à la mode. C'est trendy. C'est un argument marketing et les entreprises n'ont pas peur d'utiliser le mot. À en croire la tendance, boire un verre d'eau, c'est du no-code. Quoi c'est vrai, je ne code pas...

Bref, ça peut aller loin.

La programmation visuelle existe depuis bien longtemps. C'est en 1985, lors du lancement du premier tableur au monde, Microsoft Excel, que le no-code a eu un premier souffle.

Avec des formules et scripts, il était possible pour bien plus de gens de créer des solutions numériques. Un tableur, c'est de la programmation. C'est ce qu'on appelle aussi du low-code, mais ça, c'est pour un prochain article.

Ensuite, il faut se rendre en 2003 pour la prochaine innovation de la programmation visuelle pour le commun des mortels : Wordpress.

J'ai une relation amour-haine avec WP, qui tend plus vers la haine aujourd'hui avec ces milliers d'extensions qui brisent et qui ne sont pas compatibles, mais je dois leur donner leur mérite. Je ne serais pas là aujourd'hui à écrire sur Ghost sans Wordpress.

Jusqu'à aujourd'hui, il y a eu beaucoup d'outils no-code qui ont contribué au mouvement qu'on connait aujourd'hui. Ils n'ont tous pas eu l'appellation no-code, car ce n'était pas un argument marketing, mais ils affirmaient ici et là que cela se faisait sans code.

Squarespace en 2004 écrivait sur leur site web :

No knowledge of HTML required. No tricky installation.

Shopify en 2006 écrivait :

[...] all without needing a geek in the family...

Wix en 2012 utilisait déjà, noir sur blanc, l'argument :

No coding.

Vous comprenez donc qu'aujourd'hui, c'est un argument marketing, mais pourquoi ? Pourquoi aujourd'hui et non en 2004 ?

Parce que le mouvement no-code est mature.


Le no-code est mature (ish)

La crédibilité des outils no-code

Les outils no-code qui émergent presque chaque jour, sans blague, sont de plus en plus intéressants.

Mais, il faut faire attention avec le FOMO (fear of missing out) avec les outils tout chauds sortis de Product Hunt.

Règle générale, ce sont les plus "vieux" outils que l'on veut utiliser et maitriser. Comme cela fait plusieurs années que le mouvement no-code est lancé, on peut exprimer aujourd'hui qu'il y a beaucoup d'outils no-code fiables, stables, riches en fonctionnalités et accessibles au plus grand nombre.

Je parle plus bas des critères à regarder avant de choisir un outil no-code dans sa stack.

Autre mention pour les outils no-code qui confirme la maturité du mouvement est que certains outils no-code lèvent des millions de $ dans leurs rondes de financement.

C'est le cas de Bubble et Webflow pour ne nommer que ceux-là.

C'est certain que cela démontre "simplement" un fort intérêt des investisseurs, mais quand on additionne les autres raisons plus bas, ça commence à parler.

Des startups à succès lancées en no code

Il y a de plus en plus de startups qui se lancent sans développeurs et réussissent.

Voici une belle petite liste de startups françaises compilée par Milan de Uncode School.

Comet a commencé sur Bubble en 2016 et a levé plusieurs millions depuis. L'équipe a refait la plateforme avec du code aujourd'hui. Leur succès explique que le no-code sert à plus que simplement créer un side project ou un MVP.

Campsider, Caravel et Prello sont d'autres startups à succès qui ont créé leurs applications et sites web sans coder.

L'écosystème du no-code

Non seulement il y a des entreprises qui se forment pour permettre à quiconque de créer des solutions numériques sans coder, mais il y a d'autres acteurs qui émergent.

Il y a de plus en plus d'agences no-code qui se forment pour aider les entreprises qui ne veulent pas apprendre à maitriser les outils no code.

Il y a notamment notre studio Apollo13 qui permet aux startups de monter un prototype fonctionnel sans coder.

Il y a des formations no-code en ligne ou présentiel pour appuyer les gens à parfaire leurs connaissances dans la programmation visuelle.

Toutes ces initiatives permettent au mouvement d'évoluer et de répondre aux plus de besoins possibles.

Voici justement tout ce qui est possible de faire avec des outils no-code.

Les possibilités du no-code

Le mouvement no-code met surtout de l'avant la possibilité de créer des sites web et applications sans coder. Mais, il y a des outils no-code dans beaucoup d'autres cas d'usages.

Voici tous les cas d'usages avec leurs outils no-code dominants.

  • Application : WeWeb, FlutterFlow, Bubble, Glide, Toddle, Softr, Wized
  • IA : Replit, Lovable
  • API (automatisation) : n8, Make, Zapier
  • Base de données : Supabase, Xano
  • Site web : Webflow, Carrd, Framer, Dorik
  • Newsletter : Ghost, Substack, Mailchimp, Convertkit
  • E-commerce : Shopify, Gumroad
  • Scraping : Simple Scraper, Web Scraper, Apify
  • Chatbot : Landbot, Manychat, Chatfuel
  • Assistant vocaux : Voiceflow
  • 3D et VR/AR : Naker, Minsar, Scapic
  • Jeu vidéo : Google Game Builder, AppOnBoard, Buildbox, Celestory
  • Blockchain : Ost, Sparkster, Portis
  • Objet connecté : IFTTT, Node red, ArduBlock

Et pour la plupart de ces cas d'usages, on n'est qu'au tout début du balbutiement.


Limites du no-code

Le no-code a certainement sa place dans l'écosystème de la programmation.

Par contre, ce ne sera jamais aussi flexible que le code.

Le but du no-code n'est pas de remplacer le code. C'est simplement un moyen complémentaire au code de créer des solutions numériques.

Un codeur peut se mettre à utiliser des outils no-code pour gagner du temps. Ça se voit de plus en plus.

Le no-code sert à sauver du temps, au détriment de la flexibilité.

Voyons voir les deux critiques que l'on reproche le plus au mouvement no-code.

Le no-code n'est pas sécuritaire

Cela dépend de votre stack no-code.

Si vous voulez ajouter un membership sur votre site, vous allez choisir des outils comme Memberstack ou Outseta.

Vous allez mettre une barrière à l'entrée (un plan payant) à certaines pages pour que les membres y aient accès ou non.

Cependant, un codeur qui sait jouer avec le Javascript, peut contourner cette barrière. Malheureusement, la solution qu'apportent ces outils n'est pas assez sécuritaire, ce qui empêche les non codeurs de mettre certains types de données de peur d'avoir des failles.

C'est pourquoi je suggère de choisir des outils qui apportent des solutions pour la sécurité des données comme Supabase et Xano dans sa stack no code.

Tirés du site web de Xano :

Toutes les données stockées dans Xano sont cryptées au repos et la transmission de toutes les données se fait de manière sécurisée via SSL. Xano comprend également toutes les capacités d'authentification courantes pour les politiques de connexion, d'inscription et de mot de passe.

Le no-code n'est pas scalable

Cela dépend aussi de votre stack no-code.

Des outils no-code tout-en-un ont plus de potentiel d'avoir une lacune à ce niveau. Étant donné que ces outils veulent tout faire, on ne peut pas être bon dans tout.

Et comme le no-code sert à faire des MVP pour plusieurs, certains outils no-code ne voit pas l'urgence ou la priorité de permettre aux créateurs de scaler.

Encore une fois, Xano propose une solution. Tiré de leur site web :

Avec Xano, vous n'avez pas besoin d'une équipe DevOps. Nous nous occupons de tout pour vous. Docker et Kubernetes sont utilisés pour provisionner les nouveaux comptes, ce qui offre un environnement stable et évolutif au-dessus de Google Cloud. La base de données PostgreSQL offre non seulement la puissance et la flexibilité de SQL/NoSQL, mais peut évoluer horizontalement et verticalement.

Outils no-code

De manière générale, à l'image du code, les outils no-code sont spécialisés soient dans le frontend ou le backend.

Prenons en exemple Airbnb pour illustrer tout ça.

Le frontend est l'UI (user interface), c'est ce que l'utilisateur voit, donc l'application web pour Airbnb. Lorsque vous regardez les photos des chambres, vous regardez le frontend.

Le backend représente ce qui se passe derrière la caméra, la machine. Le backend est généralement, mais pas uniquement, composé de :

  • La logique : lorsque vous réservez une chambre et que l'hôte reçoit une notification, il y a des règles d'affaires. Toutes ces conditions sont prédéfinies avant avec la logique.
  • La base de données : la liste des chambres avec les photos, tout est stocké dans une base de données.
  • L'authentification : pour réserver une chambre, il faut un compte utilisateur. Pour pouvoir se connecter, il faut s'authentifier. La plupart des applications ont cette fonctionnalité.

Voici des exemples d'outils no-code classés en fonction de ce qu'ils permettent d'accomplir.

Exemples d'outils no-code Tout-en-un Spécialisés
UI (Frontend) Bubble, Glide WeWeb, Flutterflow
Logique (Backend) Bubble, Glide Buildship, Xano, n8n
Base de données (Backend) Bubble, Glide Supabase, Xano
Authentification (Backend) Bubble, Glide Supabase, Xano

5 critères à considérer avant de choisir sa stack no-code

1. Fonctionnalités vs tarif

Il se peut que plusieurs outils permettent de répondre à vos besoins avec leurs fonctionnalités. Mais, si un outil coûte beaucoup plus cher que d'autres parce qu'il a d'autres fonctionnalités que vous n'avez pas besoin, ce n'est pas justifié de payer un tel prix.

Il faut donc analyser le ratio fonctionnalités/tarif et voir ce qui répond le plus à vos besoins avec un tarif le plus économique possible.

2. Longévité & motivation du créateur

La création d'outils no-code est de plus en plus accessible. On y voit des grandes entreprises et des petits indépendants. Ceux-ci n'ont pas la même motivation et les mêmes raisons de créer un tel logiciel.

Certains créent des logiciels simplement dans le but de revendre le dit logiciel. C'est souvent difficile de voir la motivation derrière un créateur, mais si c'est possible, ne prenez pas cela à la légère.

Un nouvel outil sorti de Product Hunt n'est pas aussi crédible qu'un outil ayant fait ses preuves depuis 5-10 ans. Même si le nouvel outil sort une nouvelle fonctionnalité, jamais fait avec, faites attention au FOMO (fear of missing out).

3. Communauté

La plupart des outils no-code sont américaines, alors leur communauté parlera anglais. Cela peut être un frein et donc ne constitue pas un critère pour eux. Dans ce cas, je vous conseille de rejoindre la communauté No-Code France.

Si l'anglais ne vous dérange pas, visitez les forums, il se peut que vos questions soient déjà répondues.

Une communauté en santé, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de gens et qu'ils interagissent souvent entre eux, est un bon signe pour un outil en santé.

4. Courbe d'apprentissage & documentation

Une bonne documentation permet normalement d'apprendre plus rapidement un outil.

Certains outils sont plus complexes, par exemple Bubble, que d'autres, comme Glide.

Considérez le temps pour apprendre un nouvel outil dans votre choix, car passer 1 mois à apprendre Bubble pour créer une landing page n'est pas considéré comme le meilleur choix, à moins que vous prévoyiez faire une application web complexe après avec Bubble.

5. Intégrations

Un gros bonus c'est d'avoir le plus d'intégrations possibles, ou du moins avec les outils de votre stack no-code.

Même si vous choisissez un outil tout-en-un comme Bubble, vous aurez fort probablement besoin de lier d'autres outils. Si ce n'est que pour Stripe pour le paiement.

10 outils no-code à ne pas manquer

  1. WeWeb : Créez le frontend de votre web app et liez à n'importe backend externe
  2. Supabase : Tout est là pour gérer le backend de votre application
  3. Buildship : Créez des API puissantes en quelques minutes
  4. Flutterflow : Créez une application mobile native et publiez là sur les Stores
  5. Xano : Gérez votre backend et vos automatisations sans coder
  6. Bubble : Tout ce qu'il faut pour créer une web app sans coder
  7. Glide : Créez des applications pour entreprises alimentées par l'IA
  8. n8n : Automatisez vos flux de travail de manière sécurisée et native pour l'IA
  9. Wized : Créez des apps web sur votre site Webflow
  10. Toddle : Créez des UIs avec n'importe quel backend

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À propos de l'auteur
François Douville

François Douville

Je crée des logiciels pour une agence de jour et j'en crée à partir de mes idées de nuit. Toujours sans coder, avec l'IA.

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